RAPPORT en vue de la soutenance de Mémoire de Master de Mlle Viktoria CHERNUSSKAIA LES DIFFICULTES DE LA TRADUCTION DE L’ARGOT DES JEUNES DU FRANÇAIS VERS LE RUSSE ET LES MOYENS DE LES SURMONTER (ETUDE BASEE SUR LES ROMANS DE FAÏZA GUENE) Saint-Pétersbourg, le 9 juin 2018 Le mémoire présenté par Viktoria CHERNUSSKAIA est consacré à l’analyse des difficultés qui émergent lors de la traduction littéraire de l’argot des jeunes vers le russe et auxquelles le traducteur doit faire face. Ces difficultés sont dues à plusieurs facteurs. Il est connu que la distance entre la langue littéraire et l’argot en russe est beaucoup plus importante et nettement plus marquée qu’en français. D’où la nécessité d’être vraiment prudent quant au choix d’un équivalent argotique lors de la traduction vers le russe. En effet, le traducteur est obligé de faire état de la fonction stylistique et de la portée pragmatique du contexte. Dans le cas contraire, la traduction en russe risque d’être plus grossière que le texte de l’original. Il est d’ailleurs évident que selon le rôle de l’argot dans le texte source différents procédés de la traduction seront employés car l’objectif majeur du traducteur est de parer la traduction du même effet communicatif qui est propre à l’œuvre originale. Le sujet du mémoire amène son auteur à résoudre plusieurs difficultés. Premièrement, il fallait discerner l’argot de l’emploi populaire et familier, les frontières entre ces niveaux de langue n’étant pas précises. Il était encore plus difficile de distinguer les termes appartenant à l’argot des jeunes (au parler jeune / au « parler des cités », comme on dit aussi) du lexique commun de registre populaire. Viktoria a su surmonter cette difficulté d’ordre technique en déterminant des critères qui lui ont permis d’attribuer l’appartenance des unités lexicales au parler jeune. Deuxièmement, pour analyser son corpus, la chercheuse a élaboré une classification des argotismes fondée sur le critère d’origine. L’auteur a trouvé un lien entre le type de l’argotisme et l’effet communicatif créé par son emploi. Troisièmement, après avoir analysé les techniques de la traduction de différents types d’argotismes et les transformations correspondantes, Viktoria ne s’est pas contentée de définir les stratégies de base auxquelles l’auteur de la traduction russe a eu recours, mais elle a proposé des variantes de traduction qui sont regroupées dans l’Appendice. A mon avis, ce type de travail s’est avéré très utile pour la jeune traductrice qu’est Viktoria : commencer par discerner des procédés et des techniques de base dans la traduction réalisée par un professionnel, proposer ensuite sa variante, le cas échéant. C’est ce qui définit la valeur méthodologique et didactique de la recherche. Les apports pratiques du mémoire pourraient être utilisés pendant les cours de traduction littéraire du français en russe. En tant que directeur de ce mémoire, je voudrais souligner qu’au cours de ce travail Mlle Viktoria CHERNUSSKAIA a fait preuve d’un bon sens de l'observation et de l'analyse et a démontré une bonne maîtrise de la langue française. Je considère que Mlle Viktoria CHERNUSSKAIA a atteint les objectifs annoncés et que son mémoire peut être admis à la soutenance. Maria Solovieva Docteur ès Lettres, Maître de conférences à l’Université d’Etat de Saint-Pétersbourg